la recette du compost revue et corrigée

La recette du compost

Le mot "compost", hérité du latin "compositus", (mêlé, composé), désigne en agriculture un engrais composé d'un mélange de fumier et de divers détritus "matériaux réduits à l'état de petits fragments".

Compost se rapproche phonétiquement du mot "compote", qui nous ramène tout naturellement à la nourriture, et à la cuisine!

Le compost est destiné à nourrir la terre, et principalement celle de nos jardins; le rapprochement se fait donc naturellement avec nos assiettes, destinées, elles à de remplir de nourritures diverses et succulentes, afin de remplir nos estomacs, destinés, eux à engloutir avec appétit toutes sortes de plats délicieux préparés et transmis par des générations de sorciers et sorcières du goût appelés "cuisiniers".

Voici donc la recette du compost, telles qu'elle m'a été transmise par une des dernières hordes de composteurs, guidée par les lumières du valeureux JP, et rencontrée par hasard du côté" de Vaquières en un lieu tenu secret...

    "Réunir tout d'abord les ingrédients nécessaires à l'alchimie transformatrice:

-du fumier d'herbivores à crinière, galopant en liberté dans les piémonts du Ventoux;

-des tombereaux de feuilles mortes ramassées à la pelle, les souvenirs et les regrets z'aussi...

-de la paille issue exclusivement d'une agriculture bio-logique...

- de l'herbe fraiche, coupée à la pleine lune par des vierges nubiles...

-des aiguilles de pin, récoltées, elles, par des matrones expérimentées...

-de la cendre de bois recueillie au petit matin le treizième jour des mois en "R"...

-du broyat d'aulnes glutineux, de renouées bistortes et autres matricaires fausse camomille...

-des fonds de poubelles, jus de chaussettes, humeurs visqueuses et autres débris coronavireux ...

-de l'eau de source bénie par les représentants de toutes les religions à l'exclusion des trois monothéistes...

-et pour finir, l'urine de quelques valeureux jardiniers mâles triés sur le volet...

    Réunir côte à côte tous les ingrédients, puis étaler sur un plat une couche de chacun des ingrédients: pour ce, des ustensiles variés pourront être utilisés: fourche(ettes), pelles (à tarte ou non), couteaux de poche, de cuisine, tranchoirs et hache-menu, le meilleur restant encore la main nue et caressante (le compost a besoin d'affection).

    Alterner soigneusement les ingrédients secs , racornis, et les ingrédients frais, mouillés et visqueux, odorants ou non :vous testerez ainsi au passage les malheureux atteints du covid 330(ils ont perdu l'odorat!) que vous pourrez hacher menu afin de les intégrer au compost , la discrétion étant de mise en ces temps difficiles...

    Arroser très régulièrement les couches à l'aide d'un arrosoir fendu à petite pomme...

Lorsque l'appareil est monté, planter en son centre, d'un geste vigoureux, une tige de fer en utilisant une pierre de l'âge néolithique: ainsi pourrons nous surveiller la montée en température de la divine "compostée".

    Ajouter une poignée d'amis, trois généreuses pincées de bonne humeur, une coupe d'espoir en ébullition, décorer de cœurs

confits au miel et dorer à la mousse de cervoise artisanale...

    Laisser mûrir et gonfler dans un atelier citoyen, avant de déguster exclusivement en groupe, lors d'un banquet de printemps.

                                                                                        Bon appétit!

                                                                                                                                                                                Marie-Hélène